La qualité de vie au travail : un enjeu majeur
Longtemps, la qualité de vie au travail (QVT) n’a pas été perçue à la hauteur des enjeux qui sont les siens.
La crise sanitaire que nous traversons montre pourtant toute l’importance pour les salariés de s’épanouir dans leur activité et de bien concilier travail et vie personnelle. En ce sens, la QVT constitue une composante essentielle de la performance économique des entreprises.
Patricia DELAUX, Directrice Santé Prévoyance Dépendance AXA Santé et Collectives, connait très bien cette question et nous livre son analyse.
Pouvez-vous d’abord nous expliquer ce que concrètement recouvre la notion de QVT pour les entreprises françaises ?
La qualité de vie au travail regroupe les actions qui permettent de concilier à la fois l’amélioration des conditions de travail pour les salariés et la performance globale des entreprises.
L’objectif de la QVT est de faire du travail un espace d’intégration permettant l’épanouissement des salariés.
Sur le plan législatif, la loi Rebsamen, en continuité de l’ANI du 19 juin 2013 sur l’amélioration de QVT et de l’égalité professionnelle, oblige les entreprises de plus de 50 salariés à négocier de manière annuelle la QVT. A ce titre, l’obligation de négociation porte sur plusieurs thèmes : équilibre vie personnelle et professionnelle, lutte contre les discriminations, accès à l’emploi pour les personnes handicapées, droit d’expression direct et collectif des salariés, égalité professionnelle et prévention de la pénibilité et des risques professionnels.
Le champ d’intervention est donc vaste allant du climat social à la conciliation de la vie personnelle et professionnelle. Cette dernière notion a été particulièrement sensible avec le fort développement du télétravail à l’occasion de la crise sanitaire.
La crise du COVID a fait bouger les lignes en termes d’organisation du travail. Quels sont les nouveaux risques et les nouveaux enjeux ?
Effectivement, la crise sanitaire a amplifié les risques autour de la santé au travail et fait ainsi émerger de nouveaux enjeux pour les entreprises, tels que :
- la question de la déconnexion,
- la disparition des temps de trajets, qui malgré leurs caractères souvent fatigants, procuraient un sas de décompression entre le travail et la vie personnelle,
- l’importance des troubles musculo-squelettiques (TMS) avec l’apparition de nouveau cas liés en particulier à une installation précaire à domicile et à une sédentarité aggravée,
- la recrudescence des troubles psycho-sociaux générant une augmentation des arrêts de travail.
Cette étape très particulière que nous traversons a démontré que les actions en faveur de la QVT doivent agir à la fois sur la motivation, sur le bien-être des salariés et contribuer à la poursuite du développement des entreprises.
De la TPE à la multinationale, quelles sont les bonnes pratiques en matière de QVT que vous avez pu constater ces derniers mois ?
Au sein des TPE, la mise en place d’une politique coordonnée de QVT est parfois plus complexe et repose sur un dialogue direct entre l’entrepreneur et les salariés. Mais il peut gagner en réactivité.
Quelle que soit la taille de l’entreprise, l’une des premières étapes passe par la mise à jour du document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP).
AXA a mis en place un outil permettant aux entreprises de le renseigner très aisément et de manière sécurisée leur DUERP. Cet accompagnement nous semblait nécessaire car nous estimons que près de la moitié des entreprises ne l’ont pas complété.
Pour que la démarche soit efficace, un diagnostic précis doit être établi. C’est le sens des baromètres mis en place pour suivre l’évolution de la QVT. Ils permettent d’identifier les besoins pour ensuite bâtir des plans de prévention concrets.
A titre d’exemple, comment protéger la santé du télétravailleur, aussi essentielle que celle du salarié en présentiel, mais qui répond à d’autres contraintes liées à l’éloignement et qui efface peu à peu les frontières entre vie privée et professionnelle ?
Nous proposons aux entreprises des outils pour poser le bon diagnostic dans une entreprise au travers de baromètres, d’analyse de l’absentéisme via la Donnée Sociale Nominative (DSN) afin d’identifier les actions de prévention adéquates.
Désormais la DSN donne beaucoup d’informations qui, anonymisées, permettent de mettre à disposition un baromètre avec lequel nos clients peuvent ensuite se comparer à d’autres entreprises et aussi à leur secteur d’activité. Nous savons qu’il est très utile pour nos clients d’avoir cette vision comparative pour pouvoir se situer et définir les bonnes priorités.
Nous les accompagnons également en mettant à leur disposition des lignes d’écoute, des formations à distance, des programmes de gestion du stress (yoga, méditation, etc.), le tout en lien avec la médecine du travail.
Mais là encore, il n’y a pas de solution toute faite ! C’est réellement au plus près des besoins des équipes que l’entreprise doit apporter une réponse adaptée et opérationnelle.
Comment faire de la qualité de vie au travail un levier d’inclusion ?
Une politique de QVT inclusive, c’est, à mon sens, faciliter la vie professionnelle dans les périodes de fragilité personnelle.
Chaque jour, 400 actifs(1) apprennent qu’ils ont un cancer. Notre rôle d’assureur partenaire est de les soutenir dans ces moments difficiles, psychologiquement, médicalement, socialement et financièrement avec l’octroi d’un capital pour des achats liés à la maladie. Nous veillons également à les aider à revenir dans l’emploi dans les meilleures conditions en leur proposant un dispositif d’aide à la reprise du travail.
Nous intervenons aussi, de plus en plus, dans le cadre de l’aide aux aidants de proches qui ne sont pas autonomes ou qui sont en perte d’autonomie. A ce jour en France, 11 millions (2) de personnes aident un proche. Nous avons développé des solutions pour les accompagner, notamment en leur proposant des solutions de répit.
Les champs d’investigation sont donc très vastes et nous accompagnons les entreprises pour leur permettre de positionner la santé au cœur de leur politique sociale.
(1) Extrait de l’étude économique Cancer@Work (2017)
(2) Baromètre 2019, Fondation April et BVA
Service
Preventelis
Grâce à la plateforme Préventelis, l’entreprise dispose d’un service complet pour effectuer toutes les démarches de prévention au travail, et notamment la rédaction du DUERP.
Baromètre
Datascope, l’obervatoire de la vie en entreprise 2024
Véritable observatoire de la vie en entreprise, le Datascope offre une analyse approfondie de l’absentéisme et révèle la naissance d’un nouveau monde du travail grâce au décrytage des 400 millions de données mensuelles anonymisées.
PODCAST
Ensemble, rendons visible ce que nous faisons pour le bien-être des salariés
Trouver la meilleure protection sociale pour les salariés nécessite de comprendre, de se former, de comparer, de négocier, d’expliquer … Pourtant, ils sont encore trop peu nombreux à utiliser les services mis en place.