Bien plus qu’une obligation administrative supplémentaire, la Déclaration Sociale nominative (DSN), peut constituer une mine d’informations précieuses pour enrichir les politiques RH des entreprises.

AXA a fait le choix d’accompagner au plus près les entreprises en mettant en place un nouveau service reposant sur l’analyse des datas pour les aider au pilotage des ressources humaines.

Yves HERAULT, Responsable gouvernance Data et maîtrise des opérations techniques d’AXA Santé et Collectives nous explique concrètement les avancées de ce nouveau service.

Comment produisez-vous ces études et selon quelle forme les restituez-vous aux entreprises ?

Pour gérer la vie des contrats d’assurance d’entreprise (arrivée de nouveaux salariés, encaissement des cotisations, paiement des arrêts de travail, etc.), nous nous appuyons sur l’architecture structurée des données issues des DSN.
Nous pourrions nous limiter à cette simple gestion. Or, nous avons fait le choix d’être pro-actifs et de restituer de l’information utile aux entreprises clientes.

Nos entreprises clientes en santé et prévoyance ont parfaitement joué le jeu, puisqu’à ce jour, 90% de notre portefeuille est déployé en DSN. Cela concerne plus de 2,5 millions de salariés, soit quasiment 12% des salariés en France. Une masse considérable qui permet d’avoir une base d’analyse fiable et actualisée chaque mois.

Le travail a porté d’abord sur l’analyse des données d’absentéisme afin de procurer aux entreprises une analyse de leur situation, comparée à celle de leur secteur d’activité.

• Le niveau de franchise présent dans les contrats d’assurance influence nettement le taux d’absentéisme : en 2019, nous constatons que l’absentéisme est beaucoup plus faible s’il existe une franchise au contrat (il est divisé par 2 pour un niveau de franchise de 60 jours par rapport à des contrats avec une franchise très courte).
• Enfin, de manière logique, le taux d’absentéisme progresse avec l’âge. Soulignons une progression sur la tranche des salariés entre 35 à 45 ans ; les parents devant s’arrêter lorsque leurs enfants sont malades.

Pouvez-vous anticiper dès à présent les évolutions dans le contexte COVID ?

Évidemment tout a évolué avec le contexte sanitaire exceptionnel que nous traversons :

• Dès la 2ème quinzaine de mars, nous avons constaté une poussée des arrêts de travail, notamment pour garde d’enfant. Un reflux s’est ensuite engagé en juin et en juillet.
• Pour ce qui est du turn-over : beaucoup d’embauches se sont faites jusqu’à mi-mars puis tout s’est figé, notamment concernant les contrats à durée déterminée.
• Nous avons également observé que, durant la crise sanitaire, le chômage partiel a progressé en masse mais le taux d’absentéisme pour chômage partiel a atteint 32% alors que les Pouvoirs Publics annonçaient que 55% des salariés avaient été concernés par le chômage partiel. La raison de cet écart provient de notre capacité fine d’analyse : les salariés n’étaient en réalité arrêtés que quelques jours et non durant l’intégralité de la semaine.