Santé et Prévoyance : Qu’est-ce qui change pour les salariés au 1er janvier 2025 ?
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Santé et prévoyance : Qu’est-ce qui change pour les salariés au 1er janvier 2025 ?
10 janvier 2025
Plusieurs changements en 2025 dans les dépenses de soins, la prévention et l’indemnisation de certains arrêts de travail concernent les salariés du secteur privé.
Augmentation des consultations de certains médecins
À la suite de la convention signée en juin 2024 entre les représentants des médecins libéraux et l’Assurance maladie, les tarifs des consultations de certains praticiens ont été augmentés. Les consultations des médecins généralistes sont ainsi passées de 26,50 euros à 30 euros, et de 31,50 euros à 35 euros pour les patients de moins de 6 ans. Celles des gynécologues ont été portées de 33,50 euros à 37 euros. Les consultations des psychiatres et des gériatres sont désormais facturées respectivement à 55 euros (au lieu de 51,70 euros) et à 37 euros (versus 31,50 euros).
Ces augmentations, qui sont entrées en vigueur le 22 décembre 2024, bénéficient aux généralistes et spécialistes de secteur 1 (qui appliquent les tarifs conventionnés de la Sécurité sociale) et à ceux de secteur 2 qui se sont engagés à pratiquer des dépassements d’honoraires modérés (adhésion à l’Option pratique tarifaire maîtrisée [Optam]).
Une seconde vague de revalorisations est prévue le 1er juillet 2025. Dès lors que le patient a respecté le parcours de soins coordonnés (coordination des soins par le médecin traitant), les consultations de secteur 1 et de secteur 2 avec adhésion à l’Optam continuent à être remboursées à 70% par l’Assurance maladie et à 30% par la complémentaire santé.
Les examens médicaux obligatoires des enfants et adolescents évoluent
Les parents ne le savent pas toujours, mais un enfant est – théoriquement – obligé de passer 20 examens médicaux entre sa naissance et son 16ème anniversaire. Ces visites médicales effectuées chez le médecin traitant ou le pédiatre visent à s’assurer de la bonne santé de l’enfant et à l’orienter vers une prise en charge complémentaire si besoin. À partir du 1er janvier 2025, les 20 examens médicaux obligatoires demeurent, mais leur calendrier est modifié.
L’examen à effectuer entre la 3ème semaine et la fin du 1er mois de l’enfant est supprimé. À l’inverse, quatre examens médicaux sont instaurés entre 7 et 16 ans, contre trois auparavant. Au final, 13 examens sont prévus dans les trois premières années (versus 14) et sept entre 4 et 16 ans (versus six). Par ailleurs, outre le suivi médical classique (courbe de croissance, évaluation de la psychomotricité et du développement psychoaffectif, vaccinations), les visites médicales doivent servir à repérer les éventuels troubles psychiques (notamment anxieux et dépressifs) de l’enfant et à administrer des traitements préventifs relatifs à certaines maladies infantiles. Ces examens médicaux sont pris en charge à 100% par la Sécurité sociale.
Le carnet de santé s’étoffe
Un nouveau carnet de santé fait son apparition au 1er janvier 2025. Il s’organise désormais autour de quatre grandes parties :
- « Période néonatale »,
- « Conseils aux parents et aux adolescents »,
- « Surveillance médicale »
- Une partie réservée aux professionnels de santé.
Des nouveautés ont été apportées dans chacune d’entre elles.
À titre d’exemple, le score d’Apgar (pour Apparence, Pouls, Grimace, Activité, Respiration) est dorénavant indiqué dans la partie « Période néonatale ». Ce test sur 10 points est réalisé par le chirurgien obstétrique, la sage-femme ou une infirmière généralement une minute après la naissance. Il peut être effectué une seconde fois trois, cinq ou dix minutes après. Il permet d’évaluer si le nouveau-né a besoin d’une assistance médicale immédiate.
Autre changement : des pages ont été ajoutées à la partie « Conseils aux parents et aux adolescents ». Elles portent sur des conseils pour élever son enfant sans violences, sur l’utilisation des écrans et sur le sommeil de l’enfant. Y ont également été intégrés des repères pour dépister les troubles du neurodéveloppement et des tableaux relatifs à l’introduction des aliments solides dans l’alimentation des tout-petits.
Concernant la partie dédiée aux professionnels de santé, des informations sur les facteurs de risque de troubles de la vision et des conseils de repérage d’un trouble du neurodéveloppement ont été introduits. Les deux doubles pages consacrées aux vaccinations ont été actualisées et réorganisées pour prendre en compte les nouvelles obligations et recommandations vaccinales.
Le plafond d’Indemnités Journalières pour maladies professionnelles est relevé
Les indemnités journalières (IJ) versées par l’Assurance maladie au titre des accidents du travail (AT) et des maladies professionnelles (MP) sont calculées à partir du salaire journalier de référence (SJR). Le SJR correspond au salaire brut perçu le mois précédant son arrêt de travail, divisé par 30,42. Il ne peut pas être supérieur à un plafond équivalent à 0,834% du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS).
Avec un PASS fixé à 47.100 euros au 1er janvier 2025, le SJR ne peut ainsi excéder 392,81 euros. Le montant de l’IJ pour AT/MP équivaut à 60% du SJR du 1er au 28ème jour d’arrêt de travail et à 80% du SJR à compter du 29ème jour d’arrêt. Soit des montants maximums d’indemnisation de respectivement 235,68 euros par jour (jusqu’au 28ème jour d’arrêt) et 314,24 euros par jour (à partir du 29ème jour) en 2025.
Nouveaux droits pour les aidants : une allocation élargie à plusieurs proches
L’allocation journalière du proche aidant (AJPA) connaît une évolution de taille. Jusqu’à présent, un salarié ou un fonctionnaire, qui arrêtait ou réduisait son activité professionnelle pour aider plusieurs personnes en situation de handicap ou de dépendance, ne pouvait être indemnisé qu’une fois. En tant que bénéficiaires d’un congé du proche aidant (CPA), les proches aidants pouvaient, sous conditions de ressources, percevoir l’AJPA durant au maximum 66 jours pour toute leur carrière professionnelle (65,80 euros par journée, 32,90 euros par demi-journée en 2025).
Depuis le 1er janvier 2025, un salarié ou un agent titulaire et non titulaire (contractuel, vacataire) de la fonction publique a la possibilité de toucher l’allocation pour chacune des personnes auxquelles il a apporté son aide au cours de sa vie. Autrement dit, il peut désormais obtenir un renouvellement du plafond des 66 jours d’indemnisation si une autre personne doit être aidée. Le proche aidant reste toutefois contraint par deux limites. En premier lieu, il ne peut toujours pas percevoir l’AJPA plus de 22 jours par mois. Ensuite, l’allocation est versée au maximum pendant 264 jours durant toute sa carrière, soit l’équivalent de quatre personnes aidées.