Droit au répit : quelles aides pour le repos des aidants ?
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Droit au répit : quelles aides pour le repos des aidants ?
30 septembre 2022
Des dispositifs permettent aux proches qui aident une personne dépendante, de se reposer ou de se dégager du temps. Plusieurs solutions existent, notamment les maisons de répit.
Quels sont les différents types d’aidants ?
La loi du 28 décembre 2015 relative à l’Adaptation de la Société au Vieillissement, dite « loi ASV », donne une définition du proche aidant.
Il s’agit :
- de l’époux ou de l’épouse de la personne en perte d’autonomie,
- de son partenaire de pacte civil de solidarité (Pacs),
- de son concubin ou de sa concubine,
- d’un de ses enfants,
- d’un autre membre de sa famille
- ou d’une de ses connaissances (voisin, ami…),
qui l’aide à réaliser tout ou partie des actes de la vie quotidienne (AVQ) « de manière régulière et à titre non professionnel ».
Plus précisément, les AVQ regroupent les cinq actes essentiels de la vie quotidienne : se lever, se déplacer, se laver, s’habiller et se nourrir.
A noter, l’aidant familial peut ou non habiter sous le même toit que la personne aidée.
Quelles sont les difficultés des aidants ?
Selon la Drees, 37% des proches aidants occupe un emploi. Ils sont 47% à déclarer au moins une conséquence négative de l’aide apportée à l’aidé en perte d’autonomie sur leur santé physique ou leur moral. D’ailleurs, le pourcentage grimpe même à 64% pour les conjoints qui habitent avec la personne âgée dépendante.
Quel répit pour les aidants ?
La loi ASV a notamment créé le « droit au répit » pour permettre aux aidants familiaux de se reposer et se dégager du temps libre. Le droit au répit est une aide. Elle permet de financer des solutions pour permettre au proche aidant de souffler dans la journée, voire de partir en vacances. Ainsi, pour une absence de quelques heures ou pour une soirée, la personne aidée peut être placée en accueil de jour. Celui-ci correspond à des lieux dédiés proposés par des associations, des hôpitaux gériatriques et des Ehpad. Il peut également avoir besoin d’un accueil de nuit, essentiellement proposé par certains Ehpad.
Si l’aidant familial est absent plusieurs jours, l’hébergement de la personne dépendante peut ainsi se faire :
- temporairement dans une résidence spécialisée appelée également résidence autonomie,
- dans un Ehpad
- en accueil familial (un particulier ou une famille qui accueillent la personne âgée chez eux en contrepartie d’une rémunération)
- ou en bénéficiant d’un relais à domicile via le recours de services à la personne (aide-ménagère, livraison des repas, garde-malade…).
« Les maisons de répit permettent de confier son proche, mais aussi de séjourner avec lui pour tout ou partie du séjour. C’est une vraie solution d’encadrement pour soulager le rôle quotidien de l’aidant. Nous sommes fiers de soutenir à travers le mécénat des mutuelles AXA France, le déploiement des innovantes Maisons du Répit par la Fondation France Répit (à Lyon puis à Boulogne-Billancourt). Elles permettent aux enfants et adultes malades ou en situation de handicap, ainsi qu’à leurs proches aidants, de bénéficier d’un lieu et de temps pour se ressourcer et être accompagnés. » souligne Katell Clère, Directrice Technique Notoriété et Innovation d’AXA Santé et Collectives.
Le montant annuel de l’aide au répit s’élève à 510,26 euros en 2022. Elle est versée par le conseil départemental. Ce versement est conditionné à ce que la personne âgée perçoive l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) et que son plan d’aide de l’APA soit épuisé. De plus, le proche aidant doit assurer une présence ou une aide indispensable et ne doit pas pouvoir être remplacé par une personne de l’entourage du senior dépendant.
Par ailleurs, si l’aidant familial est hospitalisé, il se voit également attribuer une aide spécifique. Le département octroie ainsi cette aide pouvant atteindre jusqu’à 1.013,77 euros pour chaque hospitalisation. Elle doit donc servir au financement d’un hébergement temporaire ou d’un relais à domicile de la personne âgée en perte d’autonomie. En cas d’hospitalisation programmée du proche aidant, la demande doit être déposée au conseil départemental. Ce dépôt se fait dès connaissance de la date et au plus tard un mois avant l’entrée à l’hôpital.
En quoi consistent les plateformes d’accompagnement et de répit ?
Des plateformes d’accompagnement et de répit ont été créées pour apporter un soutien aux proches aidants de personnes atteintes d’une maladie neuro-dégénérative (Alzheimer Parkinson, sclérose en plaques…) ou d’une autre pathologie invalidante (maladie rare, cancer…), et ce, quel que soit leur âge. A noter, depuis 2021, leur périmètre s’étend aux personnes âgées dépendantes et aux personnes en situation de handicap (sans condition d’âge).
Ces plateformes proposent donc une palette de services aux aidants familiaux :
- sessions de formation,
- temps de répit sous la forme d’interventions d’aide à domicile sur une demi-journée
- recherche d’une structure médico-sociale,
- sorties culturelles ou conviviales permettant au senior et à son proche de partager de bons moments et de rencontrer du monde,
- groupes d’échanges entre aidants,
- partenariats afin de proposer des solutions de loisirs et de vacances.
La plupart de ces services sont gratuits. Il existe 220 plateformes d’accompagnement et de répit en France, selon la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Les coordonnées de la plateforme la plus proche sont accessibles en utilisant l’annuaire en ligne de la CNSA : https://www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr/annuaire-points-dinformation-et-plateformes-de-repit
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