Peut-on amener son animal au travail ?
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Peut-on amener son animal au travail ?
8 février 2023
Venu des Etats-Unis, le « Pets at work » ou « Des animaux de compagnie sur le lieu de travail » gagne la France. Autoriser ses salariés à venir au bureau avec leur animal domestique peut présenter des avantages, à condition d’encadrer la pratique.
Les salariés peuvent-ils emmener leur animal de compagnie au travail ?
En France, les employeurs sont libres d’autoriser ou non leurs salariés à venir au travail avec leur animal de compagnie. Un règlement intérieur peut aussi éventuellement prévoir une interdiction à ce sujet. En revanche, la présence d’animaux est interdite dans certains établissements pour des questions d’hygiène et de sécurité. C’est le cas pour les administrations publiques, les établissements de santé et les entreprises de l’agroalimentaire.
Si l’entreprise accepte la venue d’animaux domestiques, elle doit recueillir l’accord de son comité social et économique (CSE). De plus, elle doit aussi vérifier les conditions générales du contrat d’assurance de ses locaux.
Notons que 13% (1) de propriétaires d’animaux domestiques employés dans des entreprises d’au moins 10 salariés travaillent déjà en présence de leurs compagnons à quatre pattes. Et plus de 40% (2) des Français estiment que les entreprises devraient accepter les animaux de compagnie au travail.
Quel animal peut être accepté au bureau ?
A priori, il est possible d’emmener tous les animaux domestiques sur un lieu de travail. Dans les faits, le choix se limite pour une grande majorité des entreprises aux chiens (à l’exception, des chiens d’attaque ou des chiens de garde et de défense), et aux chats.
Il serait facilement envisageable de donner la possibilité d’apporter au bureau d’autres animaux de petite taille. Ce pourrait être le cas des poissons, mais ces derniers ne sont pas très pratiques à transporter. Les petits rongeurs comme les lapins, les hamsters, ou les cochons d’inde pourraient eux aussi aisément s’adapter à la vie de bureau s’ils sont en cage (sinon, attention aux prises électriques susceptibles d’être rongées), ils peuvent cependant émettre de fortes odeurs !
Quant aux oiseaux comme par exemple les perruches ou les perroquets, ils sont plutôt à éviter dans un espace de travail car ceux-ci sont souvent très bruyants !
A contrario, difficile voire impossible d’amener un animal volumineux, comme un cochon ou un cheval. Difficile également de convier des animaux tels que les reptiles (serpents, lézards…) ou des araignées car de nombreuses personnes en sont phobiques.
Quels conseils à suivre pour assurer une cohabitation harmonieuse avec les autres salariés ?
L’entreprise doit vérifier, surtout pour les bureaux en open space, si les salariés sont d’accord pour que leur collègue amène son animal de compagnie au travail. De ce fait, il est important de vérifier qu’aucun ne souffre d’allergies aux poils de chiens ou de chats par exemple et/ou ne craignent pas ces animaux.
L’employeur a également intérêt à établir une charte signée par le salarié amenant son animal domestique dans laquelle celui-ci s’engage à :
- faire vacciner son animal et tenir à disposition son carnet de santé avec la preuve des rappels des vaccins obligatoires,
- le traiter régulièrement contre les parasites comme les puces,
- rembourser tout dégât provoqué par l’animal,
- vérifier que son assurance responsabilité civile couvre les morsures, griffures, chutes ou tout autre dégât causés par l’animal sur le lieu de travail,
- fournir à l’animal un équipement adéquat (écuelle, bol d’eau, coussin, tapis, griffoir…) et la nourriture nécessaire,
- sortir son chien pour lui permettre de faire ses besoins au moins une fois dans la journée (pendant sa pause ou à l’heure du déjeuner) ou nettoyer la litière de son chat très régulièrement.
Si l’accueil d’animaux de compagnie n’est pas possible dans l’entreprise, celle-ci peut orienter les salariés. Elle peut ainsi les rapprocher de prestataires privés qui s’occuperont de leur animal lorsqu’ils sont au travail. L’employeur peut aussi leur accorder des jours de télétravail.
Quels sont les bénéfices des animaux au travail pour l’employeur ?
Plus d’un Français sur deux (3) possède un chien ou un chat. Par ailleurs, près d’un quart de ceux qui n’en ont pas déclarent souhaiter en adopter un dans les trois ans à venir. Si l’appétence de nos concitoyens pour les animaux domestiques est importante et en hausse, c’est en grande partie à cause de la crise sanitaire. En effet, la présence d’un animal de compagnie a joué un rôle important pendant les confinements pour combattre la solitude et limiter l’anxiété de leur propriétaire.
Plusieurs études montrent aussi que le ronronnement d’un chat a un effet d’apaisement (certains parlent même de « ronron-thérapie »). Le chien, par sa jovialité et son affection envers l’homme, a tendance à apporter du dynamisme et du réconfort. Tout ceci réduit le stress et peut augmenter, par ricochet, le bien-être au travail et donc la productivité.
D’ailleurs, 73% des personnes sondées par Odoxa estiment que la crise sanitaire a eu un impact globalement bénéfique sur la relation entre les hommes et leurs animaux. Le retour au travail « en présentiel » a d’ailleurs posé des problèmes à 67% des propriétaires de chiens et de chats, ceux-ci n’ayant pas de solution pour gérer leur animal de compagnie. Sans compter l’habitude créée par leur présence durant les confinements. Avec de tels pourcentages, il apparait désormais difficile pour les entreprises d’ignorer totalement ce sujet.
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